Haggis les bons tuyaux... Écosse 2020.

AVERTISSEMENT : Ce qui suit ne sera pas compréhensible par tous. Seuls Philippe, Mathieu, Pascal F., Christian, Laurent, Stéphane, Michel, Fabrice, Jérémy, Gérald, Richard, Jeff, Cyril, Jérôme, Serge, Claude, Franco, Olivier, Haggis, Laurent L., JP, Patrick, Popeye, Dany, Romain, Mitch, Thierry, Arnaud, Spillou et votre serviteur le peuvent. Ne nous interrogez pas. Les versions divergent. Les souvenirs aussi...

Résumer 4 jours en 20 lignes...

Juste.. on l'a fait. On n'est pas les premiers, ok. On n'était pas seuls non plus. C'est pas de ça dont je vous parle. Pour tout rugbyman normalement constitué, des noms soulèvent l'attention. Murrayfield. 

Vendredi, tu descends de l'avion, tram, ligne unique, t'en sors, sourire béat, complice, sourire en coin, genre "on y est, rend-toi compte". L'hôtel, coincé entre l'Oxford bar et le Cambridge bar... (pas fait exprès, promis :))

Samedi, on a rendez-vous.. On n'est pas fier. Trop bu la veille, pas beaucoup dormi. On a rendez-vous pour taquiner le cuir avec nos homologues écossais... Edinburgh Northern Rugby Football Club. Le club fête ses 100 ans cette année. Tu te sens tout petit face à ça. Ce n'est qu'un club. Pour moi c'est une institution. Le club-house ne ressemble à rien, un bunker en bord de route. Jusqu'à la porte franchie. Photos, vitrines, tradition, culture... Tout y est. Respect.. Tu comprendras pas, je t'ai prévenu plus haut...

L'arbitre se présente, il est gallois, il a 75 ans. Sourire, respect, encore... Tu joues en Écosse, arbitré par un gallois. Tu prends 6 essais. T'en mets un seul, collectif, mais il suffit à notre bonheur. L'inconvénient du vétéran, c'est qu'il va de 35 à 75 ans... Ils sont bien vétérans, mais nous, on l'est depuis plus longtemps ! :) 

A l'aéroport, tu as rencontré des rugbymen forcément. Tu leur as donné rendez-vous aussi, "ouais, passez au match, c'est cool". Ils honorent le rendez-vous. Et tu partages le pré avec quelques aveyronnais aussi, tout heureux de vivre ça également.

Et non, on n'a pas pris une raclée. On a soulevé de la barbac, rude, à l'ancienne. Tout le monde est ruiné à la fin, 48h pour s'en remettre, mais chacun y a pris son pied. Des matchs comme tu les aimes, limpides dans les impacts, dans les déblayages, prises d'intervalle... Du plaisir, toujours le sourire aux lèvres, même s'il n'y avait plus de souffle (et Dany plus d'habits...) :) Après, 5, 6 temps de jeu, forcément, bout de ligne, on n'est plus là.. et eux si :)

Ce bout de temps, sur ce bout de prairie, un peu comme la récompense des 20 ou 30 années de rugby que tu as derrière toi. Pas un aboutissement, une belle, une très belle récompense. De celles qui forgent les souvenirs :)

Dimanche, avant de savoir.. fut une belle journée :D La migration au temple, la découverte du mythe, les gamins jouant de la cornemuse au coin de la rue... Haggis copinant avec la maréchaussée locale (vous ne comprenez pas, je sais ;)), la claque du "Flower", les larmes de Jeff, les miennes, les dessous de la couille de Mr K., le chambrage post-match, la nuit à refaire le match.. On l'a gravé là-dedans..

Un weekend de rencontres, William Servat en footing au centre ville de bon matin, Roumat, Kayser, Benetton, Dourthe, croisés de ci de là (ça doit vous parler ;)). L'odeur caractéristique des rues d'Edimbourg, son vent à décoiffer Mitch et Gérald, ses statues comme repères aléatoires, ses bagnoles qui viennent toujours du mauvais côté, son Haggis.. On a tout gravé. On l'a vécu ensemble. On en reparlera dimanche, l'an prochain, dans 15 ans. On en reparlera toujours, puisque c'est gravé.

Et y a qu'avec une bande comme ça que ça pouvait se vivre comme ça ! Alors merci les vieux, merci aux furieux qui ont donné bien de leur temps pour cette organisation sans faille, merci le XV, et merci aux absents de nous donner un prétexte de recommencer !!! 

Je vous aime les amis, vous êtes dingues, mais je vous aime. A très vite ! Adiou !